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Mathieu Rouget

Né en 1974 à Meudon, Mathieu Rouget est diplômé de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris avec félicitations à l’unanimité en 2002. Il participe depuis à de nombreuses expositions et festivals : exposition Totem et Too-Short, Espace Dialogos, Cachan ; Centre culturel La pléiade, Commentry (03) ; au Metropolitan Art Museum, Busan, Corée ; Loop, festival et foire de la vidéo contemporaine, Barcelone, Espagne ; AGS, Galeria do Palacio, Musée de la Ville de Porto, Portugal ; Galerija10m2, Sarajevo, Bosnie-Herzégovine ; AGS, galerie Artcore, Paris ; Fraicheur de vivre, Jakarta, Indonésie….

Il a intégré la Résidence d'artiste Shakers de Montluçon et expose en permanence à la Galerie Isabelle Gounod (Boulogne-Billancourt).

Issu d'une formation classique (dessin, peinture, estampe), ses réalisations explorent, depuis quelques années, les nouveaux médias à travers la vidéo et l'infographie.

Sa dernière série de photographies, La terre n'est pas ronde, évoque la notion de cadre, de fenêtre ouverte sur un monde reconstitué selon ses propres normes avec ses lignes, sa géométrie, son apesanteur. La souris devient le pinceau et la palette des effets offerts par l’ordinateur permet un détournement des sujets et de la perspective, à l'image de ce qu’ont pu, en leur temps, accomplir les peintres surréalistes ou ceux de l’époque plus lointaine du Quattrocento…

Cette dernière série, emprunte d'esthétisme et de sérénité, succède à des travaux plus politiques telles ses sérigraphies sur sacs poubelles (1998), tirées d'images des champs de batailles de la guerre de 14-18 diffusées à la télévision pour célébrer les quatre-vingts ans de l'armistice. C'est un simple devoir de mémoire qui a impulsé ce travail, l'engageant par la suite à traiter de façon récurrente le thème de la guerre.

La rencontre d'un SDF et les relations qu'ils tisseront durant 1 an l'amèneront à réaliser une vidéo (2000) relatant la violence qui fut celle de cet ancien détenu multirécidiviste et barbouze de l'Algérie.

Sur un rythme cardiaque défilent photos et textes, scandant les paroles d'un homme "à bout" dont le corps est recouvert de tatouages.1mn30 qui résume une vie, sa violence, ses errances, celles de Norbert.

Ainsi, au retour d'un voyage de 3 mois à Sarajevo en 2001, il réalise une série de photographies retouchées mettant en lumière les fantômes qui hantent cette ville. De ce périple naîtra aussi une vidéo relatant la mélancolie ambiante de ce pays en après-guerre, réalisée à partir d'un assemblage de rush de 15 secondes capturées depuis un appareil numérique de première génération.

La vidéo "Pour maman"(2002) qui lui succède est un dessin filmé ou il met en place un dispositif de "détournement d'intention". Une main dessine à la manière d'un enfant qui s'amuse sur une feuille de papier, un combat virtuel entre deux camps. Des chars, des petits avions se font la guerre sur le papier et à coup de crayons se lancent des projectiles, la saturation progressive de la feuille laisse apparaître au centre un coeur dans lequel sera inscrit "Pour maman", l'acte agressif se transforme en acte affectif....

Cette thématique du dessin d'enfant ou d'art brut se retrouve ensuite dans ses sérigraphies et carnets aquarellées de la série nommée "Cafachards"(2004). Le titre, évocateur, montre dans quelle simplicité l'artiste veut se placer pour retranscrire sa vision du monde. Un rond pour la tête et le bassin, des traits pour les membres, deux points pour les yeux, une grille pour la bouche, et aussi ces petits tanks qui investissent le paysage et partent besogneusement à l’assaut de la page et de ceux qui la peuplent. Une façon de dire des choses graves avec simplicité...

On ressent maintenant un apaisement chez l'artiste dans le choix de ses thématiques, un armistice signé avec lui-même qui correspond peut-être avec son départ de la ville pour des terres plus reculées et à l'abri des tumultes citadins. Sa dernière série de photographies, citée en introduction, en est un témoin de par l'insolente sérénité que dégagent ces perspectives de champs et de verdures, revues et corrigées, leur préservant leurs grâces tout en mettant en relief un monde un peu trop carré et qui ne tourne peut-être pas si rond....

Ce qu’il se dit de l’artiste

En même temps qu’il réalisait plusieurs vidéos depuis présentées dans divers festivals, Mathieu Rouget, jeune artiste qui vit et travaille à Paris, a produit au cours de l’année 2003 une étonnante série de dessins. Ceux-ci ont été exposés au Couvent des Cordeliers comme dans les couloirs de la gare de Lyon.

La vidéo Pour Maman, dessin filmé condensé en quelques dizaines de secondes qui, sous l’apparente simplicité d’un jeu enfantin, nous plonge irrésistiblement dans le chaos de la guerre, illustre assez justement sa démarche : Mathieu Rouget a l’art de dire des choses graves avec simplicité.

La simplicité de ses personnages, incontestablement, déroute : un rond pour la tête et le bassin, des traits pour les membres, deux points pour les yeux, une grille pour la bouche… Les signes sexuels universellement connus (Åâ pour le mâle, Åä pour la femelle), seuls permettent de distinguer hommes et femmes. Voici pourtant dans l’extrême dénuement du trait une incontestable grâce qui se dégage du Couple. Lui, elle, côte à côte : le dessin ne dit rien d’autre. Lui, elle… mais ils sont étonnement touchants.La grâce encore, et voici nos personnages de partir dans un ballet acrobatique ou l’expression de la joie côtoie de près celle du tragique. La gravité danse avec la folie. Solitaires ou en foule, ceux-ci expriment le foisonnement des sentiments humains, entre perplexité et ivresse de vivre. Gravité et dérision encore lorsque surgissent dans le paysage les cafachars, ces petits tanks qui investissent le paysage et partent besogneusement à l’assaut de la page et de ceux qui la peuplent. Ces bestiaux sont épatants. On voudrait qu’ils existent en peluche quand on les découvre rouges, jaunes ou verts. C’est curieux… drôle, ridicule, affreux, étonnant, cruel, ironique… enfin tout cela à la fois et d’autres choses encore. Que penser alors de ces cafachars assemblés en forme de cœur ? L’auteur a intitulé cette série A nos amours : c’est son art de dire des choses graves avec simplicité.

François de Gourcez, 2004

Oeuvre Mathieu RougetOeuvre Mathieu Rouget
Coordonnées
Mathieu Rouget
Courriel : rouget@mathieurouget.com
Site : http://www.mathieurouget.com
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