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| Dix-sept plaques (plus quelques fragments) forment une arcature aveugle. En dehors d'un pilastre avec demi-arcade qui constitue une extrémité gauche de l'ensemble, chaque plaque comprend une colonnette et deux demi-arcades, dont le décor correspond à la demi-arcade de la plaque précédente et de la plaque suivante. D'après leur épaisseur, et la moulure d'encadrement des arcatures, ces plaques se divisent en deux groupes, ayant peut-être constitué deux façades ou deux registres distincts. Six grandes plaques représentent des figures qui, d'après le décor de leur socle, faisaient partie de deux groupes distincts : un groupe composé du Christ en majesté entouré de deux apôtres (sans doute Pierre et Paul) ; un groupe figurant saint Grégoire le Grand dictant ses oeuvres, accompagné d'un ange. A ces figures peuvent se rattacher deux oeuvres isolées : une tête conservée dans la sacristie de Souvigny, et la figure de sainte Femme du musée de Moulins retrouvée et publiée en 1984. Divers fragments appartiennent à un décor d'architecture, dont des corniches à perles et deux frises à rinceaux et à grecques appellent un rapprochement avec les éléments figurant sur le socle du tombeau des saints abbés Mayeul et Odilon dans l'église de Souvigny, d'après le ms 11503 de la BNF. | LA FRISE ROMANE DE SOUVIGNY Souvigny, musée municipal Fin du deuxième quart du XIIe siècle Calcaire à grain fin - H : 105 cm Exposition du musée municipal 15 juin
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| L'étude et le rapprochement des blocs restituent une disposition primitive comme décor pariétal, dont les dimensions sont incompatibles avec l'hypothèse d'un parement de tombeau. L'arcature aveugle forme une frise longue de 4,755 m. pour la série de plaques les plus minces, et de 5,51 m. pour les plus épaisses, sans compter les plaques manquantes révélées par l'absence de correspondance du décor des demi-arcades. Il peut donc s'agir du décor d'une clôture. Le groupe christique et celui de saint Grégoire pourraient, dans ce cas, avoir orné le tympan d'une de ses portes. La finition de la sculpture plaide pour un ensemble mobilier et non un décor monumental. Les fouilles du tombeau des saints abbés de Cluny dans l'église de Souvigny ont révélé en 2002 le mur de fondation d'une clôture limitant à l'ouest la travée du tombeau. Il est donc tentant de conclure que les reliefs formaient le décor pariétal d'une ou plusieurs clôtures en relation étroite, topographique et fonctionnelle, avec le tombeau. L'hypothèse d'une clôture de choeur semble devoir être retenue. Elle ferait de ces reliefs l'un des plus importants ensembles de mobilier liturgique roman actuellement connus en France. Dans l'évolution de la clôture de choeur, celle de Souvigny représente une étape intermédiaire entre le chancel bas de tradition paléochrétienne et le jubé gothique. Par leur style et leur iconographie, il est possible de rattacher à ces reliefs un groupe d'oeuvres auxquels appartiennent la châsse de Saint-Menoux (03), les chapiteaux du portail de Fleuriel (03), certains éléments du portail du bas-côté nord de la cathédrale de Bourges, la frise de Montmorillon et les linteaux de La Charité-sur-Loire, dont l'iconographie se retrouve au portail royal de Chartres. Un lien existe aussi avec un courant stylistique d'enluminures présent à Cluny jusqu'au troisième quart du XIIe siècle, et avec la partie la plus récente de la frise du triforium de l'avant-nef de Cluny III.
- La frise monumentale romane de Souvigny, Neil Stratford, catalogue de l'exposition du musée municipal, 15 juin - 11 novembre 2002, éd. Ville de Souvigny | 
Souvigny, musée municipal Fin du deuxième quart du XIIe siècle Calcaire à grain fin - H : 105 cm Exposition du musée municipal 15 juin
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