Autour du retable

Le retable, placé derrière l'autel des chapelles ou des églises, a connu un apogée à la fin du Moyen Age. Des retables de tous types et de toutes tailles ont été créés au cours du XVe siècle, du petit retable portatif au grand retable placé dans le choeur des cathédrales.

Les peintres flamands du XVe siècle donnèrent sa forme définitive au triptyque à deux volets ne s'ouvrant qu'aux jours de fête, qui devint le modèle favori du retable d'autel dans toute l'Europe du nord, contrairement à l'Italie ou à l'Espagne restées fidèles aux retables fixes constamment visibles dans leur totalité. Le triptyque simple, à volets non compartimentés en hauteur, s'imposa ainsi en Flandres, alors qu'en Allemagne se développaient les retables de grandes dimensions à compartiments multiples correspondant à un programme narratif souvent complexe. Ce type de retable ou polyptyque offre trois configurations possibles : l'ensemble fermé pour tous les jours ; les volets extérieurs ouverts, le retable présentant alors le plus large développement de la surface peinte sur les quatre volets juxtaposés, pour les dimanches ; ou bien les volets intérieurs ouverts découvrant le coffre sculpté et doré, pour les grandes fêtes.

Cette forme de retable à transformations comportant plusieurs volets avec un nombre multiple de panneaux, ainsi qu'une prédelle et un couronnement orné de sculpture flamboyante, réclamait la collaboration de peintres et de sculpteurs.

C'est dans le sud de l'Allemagne et en Autriche, à la fin du Moyen Age, qu'il connut son plus important développement. Resté en place et intégralement conservé avec sa riche ornementation extérieure, le retable de Saint Wolfgang de Michael Pacher en est l'exemple le plus célèbre et le plus abouti. Le Musée Anne de Beaujeu présente un très bel exemple -quoique partiellement conservé- d'un système de triptyque à deux volets : le retable de saint Etienne.