À la fin du XIXe siècle, Guilloux, modeste employé de la Bibliothèque Nationale, expérimente un art soumis à la science.
Il étudie avec passion les lois de la perspective afin de résoudre le problème de la représentation d'un espace sur un seul plan. Pour garder la mémoire des couleurs, il enregistre sur place les effets de la lumière par un système de signes. Après coup, il reporte l'effet étudié, sans hâte, et avec une justesse d'ingénieur. Fort heureusement, ce paysagisme rationalisé n'étouffe pas une grande sensibilité. Ce canal, qui pourrait être celui de l'Ourcq, est admirablement mis en scène par la découpe de la berge, la péniche à quai, les deux rangées de peupliers qui entraînent l'oeil vers le lointain marqué par un clocher. Le clair de lune offre un paysage tout à la fois fantastique et véridique. |
Lever de lune sur un canal
Charles Guilloux (Paris, 1866 - Lormes (Nièvre), 1946) Musée Anne de Beaujeu (Moulins) Inv. 992.3.1 - Acquisition en 1992 1890 - 1900 Huile sur toile - H : 50,5 cm - L : 75 cm |