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De la collection au Musée

Le musée avant le Musée La pratique de collections présentées au public précède le musée en tant qu'institution : trésors d'église, collections d'antiques, cabinets de curiosité... Mais le département de l'Allier ne présente pas de tels antécédents. La création d'un évêché à Moulins, seulement en 1823, nous prive d'un trésor de cathédrale ancien. La disparition d'une cour princière à Moulins après la confiscation des biens du dernier duc de Bourbon Charles III, dès 1527/1531, explique l'absence d'un cabinet de curiosité comme en ont connu, à partir de 1550, les cours européennes. On peut donc dire que dans le département de l'Allier, l'histoire des musées commence avec celle de l'institution, c'est-à-dire au lendemain de la Révolution.

Portrait d'Armand QueyroyPortrait d'Armand Queyroy

Les premiers musées de Moulins
Le premier musée, installé à Moulins, répond à l'obligation faite aux départements de conserver et d'inventorier les biens ecclésiastiques et les biens nationaux issus des spoliations révolutionnaires. Le premier conservateur est Claude-Henri Dufour, élève de David, professeur à l'Ecole de dessin. Il installe un premier musée dans cette école à partir de 1795. La collection comprend, notamment, la célèbre Bible de Souvigny, qui intégrera par la suite la Bibliothèque publique de Moulins. Ce premier musée est rapidement dispersé et seule une partie des collections est réinstallée à la mairie de Moulins pour former, jusqu'au début du XXe siècle, le musée municipal, composé surtout de peintures.

Parallèlement, la société savante de Moulins, créée en 1845 sous le nom de « Société d'Emulation », organise son propre musée à partir des fouilles archéologiques et des collections de ses membres. Ce musée s'installe dans l'ancienne école de dessin qui avait abrité le premier musée de Dufour. La Société d'Emulation cède son musée au Département de l'Allier en 1863. De 1862 à 1891, son conservateur est Armand Queyroy, graveur d'eaux-fortes, auquel on doit le catalogue du musée.

Ces deux premiers musées de Moulins fusionnent en 1905 à la suite du legs de la propriété de Louis Mantin à la Ville de Moulins. Le pavillon d'Anne de France, vestige du château ducal, est évacué par la gendarmerie et intégré à une nouvelle construction abritant ce qui devient le musée d'Art et d'Archéologie, plus tard Musée Anne de Beaujeu. Celui-ci, géré par un syndicat mixte Ville/Département jusqu'en 2003, est aujourd'hui la propriété du seul Département.

PORTRAIT D’ARMAND QUEYROY

A. Feyen-Perrin (1826-1888)

Au XIXe siècle : des dépôts de l'Etat
Les musées de Moulins, ainsi que d'autres musées de l'Allier, ont reçu différents envois de l'Etat, qui constituent une des sources importantes de la constitution des collections publiques des musées de province au XIXe siècle.

- A Moulins, le musée municipal reçoit dix tableaux provenant des réserves du Louvre en 1872. Ils brûlent avec la mairie en 1878. Deux mois plus tard, informé par hasard du sinistre, le ministre s'étonne que des tableaux confiés à un musée « aient pu brûler dans un petit salon de la mairie »...

- Cusset et Vichy tirent parti des séjours de Napoléon III. A Cusset, un musée est créé en 1865 dans le but d'obtenir une « distribution de tableaux ». En fait, le musée n'ouvrira jamais, bien que des envois de l'Etat lui soient accordés au début de la Troisième République : en 1872, Hercule enfant par Taraval, en 1874, Cérès, statue de marbre d'après Louis Auvray, puis le plâtre du David et Goliath d'Antonin Mercié.

A Vichy, on s'occupe dès 1859 de réunir une galerie de portraits des curistes célèbres. Des envois ont lieu en 1872. Un projet de musée national central de la France, qui devait être financé par une loterie, et abriter 5000 m2 de surface d'exposition dans un local neuf, n'aboutira jamais. Des épaves de ces tentatives furent recueillies dans l'ancien musée du « Castel Franc », aujourd'hui démantelé, dont les portraits de l'Empereur et de l'Impératrice, et un mégot à demi fumé par S.M. Napoléon III.

- On trouve même des traces d'envois de l'Etat dans des villages, comme Hérisson, dont le site a été mis à la mode par les séjours du peintre Harpignies à partir de 1870. Le député-maire obtient en 1884 un paysage du peintre Yriarte, qu'il qualifie, à sa réception, de « mauvaise copie » et de « croûte ».

Portrait d'Edmond TudotPortrait d'Edmond Tudot


EDMOND TUDOT

Bruxelles 1805- Moulins 1861

Au XIXe siècle : des collectionneurs privés
La constitution de collections privées, phénomène courant au XIXe siècle, est une autre source d'enrichissement des musées. Ainsi, le musée de Moulins a pu bénéficier de la collection d'Edmond Tudot, professeur de dessin et premier conservateur du musée de la Société d'Emulation à laquelle il légua sa collection archéologique. Elle comprend surtout des figurines gallo-romaines en terre blanche, trouvées lors de ses fouilles à Toulon-sur-Allier. Quelques objets du musée proviennent également de la collection de son successeur, Armand Queyroy.

Cusset reçoit une partie des collections de l'archéologue amateur Rambert, dont il ne reste que quelques éléments parmi lesquels des intailles antiques. A Néris-les-Bains, le musée se forme à partir des collections de Rieckötter, caissier aux mines de Commentry, puis de Moreau de Néris, notable et archéologue amateur. Dans le château de Balaine, à Villeneuve-sur-Allier, le naturaliste Doumet-Adanson aménage avant 1888 une longue suite de bâtiments pour abriter l'important musée qu'il possédait à Sète et avait offert gracieusement, mais sans succès, à la ville de Moulins. La pratique de la collection est alors un marqueur social et se retrouve chez nombre de notables de l'époque : le député-maire de Gannat, Gabriel Delarue, médecin, mélomane et amateur de peintures (il était ami de Trouillebert) lègue sa bibliothèque, ses partitions de musique, sa collection d'instruments de musique et ses tableaux à sa ville en 1905.

Aménagements intérieurs du Musée départementalAménagements intérieurs du Musée départemental


Aménagements intérieurs du Musée départemental de Moulins

Grande salle supérieure du musée
Catalogue du Musée 1896


Au XIXe siècle : des collections éclectiques dans une muséographie surchargée
Au XIXe siècle, la variété de provenance des collections et le caractère pédagogique des musées explique l'éclectisme de leurs collections, où se mêlent histoire naturelle et objets d'art, et une grande variété de thèmes, de provenances et d'époques parmi les objets d'art ou parfois des témoignages plus modestes de « l'industrie » des siècles passés. Tous ces objets sont mis en scène avec un goût certain de la surcharge, qui n'est pas sans rappeler les tendances contemporaines de l'ameublement et des arts décoratifs.
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