Moulins, maison dite "du doyenné"

MH 1938 26 rue François Péron

Historique
Cet hôtel particulier a vraisemblablement été construit à la fin du XVe siècle, peut-être à la demande des ducs de Bourbon afin de loger au plus près de son chantier le maître-maçon qui édifiait la collégiale. Marie Litaudon (dans La ville de Moulins en 1660, Imprimeries Réunies, Moulins, 1961) attribue la construction de cette demeure soit à Nicolas Laubigeois, gouverneur général des finances du duc Jean II de Bourbon, soit à un membre de la famille Chauveau.
Les travaux de transformation de 1768 ont dénaturé la partie donnant sur la rue ; les étages reposaient sur des arcades et la façade était agrémentée de personnages sculptés.

Architecture et ornementation
La cour intérieure révèle une façade au centre de laquelle se dresse une tour d'escalier pentagonale coiffée d'un dernier étage de plan carré. Le rattrapage entre les deux plans se fait grâce à des consoles finement ouvragées terminées par un marmouset, de part et d'autre d'une frise gothique flamboyant. Tout au long de l'escalier, des niches de style gothique servaient de support pour les petites lampes d'éclairage.
De grandes fenêtres à meneaux laissent entrer la lumière. Des gargouilles en forme d'animaux ponctuent la base de la toiture.
Cette façade a inspiré de nombreux artistes graveurs.
Le ferronnier Jean-Baptiste Paradis a vécu dans cet hôtel particulier au XVIIIe siècle et on peut certainement lui attribuer les appuis de fenêtre côté rue du Doyenné.
Une cheminée intérieure a pu être sauvée en 1902, démontée et placée dans les jardins du musée Anne de Beaujeu. Elle porte encore des traces de fleurs de lys, de la ceinture "Espérance" et du cerf ailé, emblèmes du duc Louis II de Bourbon, mais aussi d'un rinceau de feuilles de chênes au milieu desquelles gambadent lièvres et sangliers.