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Le fauvisme (1905-1910)

En 1905, les impressionnistes ne se heurtent plus à aucun refus, ils sont reconnus et célébrés.

Depuis 1895, Claude Monet multiplie les expositions à succès à Paris chez Durand-Ruel et Georges Petit, mais aussi à New York et à Berlin. En 1900, Pierre-Auguste Renoir expose ses toiles chez Berheim-Jeune et à New York. Ceux qui tenaient l’impressionnisme pour une aberration vingt ans plus tôt publient des portraits des plus respectueux dans les journaux.

Regroupés autour de Paul Sérusier, les Nabis, parmi lesquels Maurice Denis, Pierre Bonnard, Edouard Vuillard et Aristide Maillol se font progressivement admettre du public.

Dans ce contexte, et sous ces influences, naît un autre mouvement pictural, qui sépare la couleur de sa référence à l’objet et libère sa force expressive. Les fauves réagissent de manière provocatrice contre les sensations visuelles de l’impressionnisme et répondent avec violence au défi de la photographie. Enrichi par les expériences colorées néo-impressionnistes, le fauvisme se réfère à la poésie des tons de Paul Gauguin et à la libération du trait dans l’œuvre d’Henri de Toulouse-Lautrec. L’inspiration des arts africains et océaniens marque l’esthétique fauve, elle se développe en relation avec celle des expressionnistes sans pour autant en adopter le contenu tragique.

L'influence de Louis Valtat sur Matisse et les futurs fauves et quelques autres qui suivent en 1896 l'enseignement de Gustave Moreau à l'École des Beaux Arts de Paris est grande. Dès le salon des indépendants de 1896, il expose des peintures réalisées à Arcachon durant l'hiver 1895-1896, ainsi que quatre-vingts aquarelles, des dessins et des bois gravés qui comprennent déjà des caractéristiques du fauvisme : des couleurs pures, des formes simplifiées, des perspectives abolies et des ombres supprimées.

Le 18 octobre 1905, le troisième Salon d’Automne s’ouvre au Grand Palais. Le Président de la République, Emile Loubet, refuse de l’inaugurer car la presse l’a averti que le Salon contient des œuvres inacceptables. Elles sont signées Derain, Manguin, Marquet, Matisse et Vlaminck. Au centre de la salle VII, un buste d’enfant dont la candeur surprend au milieu de l’orgie des tons purs. Le critique Louis Vauxcelles écrit dans le Gil Blas que c’est « Donatello chez les fauves ». Le terme demeure : la salle VII devient la « cage aux fauves » et les peintres sont adeptes du « fauvisme ».

Les toiles sont alors qualifiées de « bariolages informes ; du bleu, du rouge, du jaune, du vert, des taches de coloration crues juxtaposées au petit bonheur ». La Femme au chapeau de Matisse suscite l’hilarité.

Matisse, Derain et Vlaminck étaient liés par une amitié qui s’était scellée devant les œuvres de Van Gogh en 1901. Ils font en 1905, entre eux, les portraits des trois « fauves » qu’ils sont. Le Derain de Matisse (1905, Tate Gallery), le Matisse de Derain (1905, Tate Gallery) et le Derain de Vlaminck créent un scandale qui attire vers eux de jeunes artistes comme Braque et Dufy. Matisse et Derain mettent alors en chantier des toiles manifestes qui affirment l’esthétique fauve. Matisse exécute une composition de grand format intitulée Le bonheur de vivre. Le sujet avait déjà été traité par lui dans Luxe, calme et volupté : dans un paysage d’Arcadie, nymphes et bergers nus s’étreignent, dansent et jouent de la flûte. Mais elle s’oppose à celle-ci par son style : si la première relève du néo-impressionnisme, la seconde met en œuvre les principes du fauvisme.

Les couleurs toujours vives, exaltées et pures. Dans Le Bonheur de vivre, la puissance des jaunes et des rouges insiste sur la notion de plaisir. Matisse abandonne toute idée d’imitation : les corps sont tantôt rose proche du violet, tantôt d’un bleu léger. Le paysage est traité de la même façon. Les silhouettes sont définies par un dessin synthétique, les mouvements suggérés par des arabesques. Les formes simplifiées, le tableau se construit par la couleur.

Exposée au Salon des Indépendants en 1906, Le Bonheur de vivre est vivement critiqué et choque par « l’abus d’abstraction systématique » qu’elle renferme.

Les fauvistes seront quand même pour la première fois reconnus par la critique au Salon d’Automne de 1906. Louis Vauxcelles, un an après la « cage aux fauves » qualifie les œuvres de Vlaminck de « mosaïques vernissées parfois assez harmonieuses » et admet que Derain présente des œuvres « mouvementées, flamboyantes, incomplètes mais vibrantes ».
Le mouvement fauve aura une vie éphémère puisqu’il prendra fin au début des années 1910 mais son influence sera grande dans l’Europe entière. Les nouveaux collectionneurs moscovites adopteront cette peinture. Les artistes russes, regroupés au sein de l'association la Toison d'Or, organisent les premières expositions de peintures fauves en 1908.

Le qualificatif « fauve » désignera les toiles qui porteront la couleur pure à ses limites extrêmes. « Le fauvisme, dira Matisse, est venu du fait que nous nous placions tout à fait loin des couleurs d'imitation et qu'avec les couleurs pures nous obtenions des réactions plus fortes».

Une Première grande manifestation, qui a eu lieu à Paris du 29 octobre 1999 au 27 février 2000, a consacré en France le fauvisme.
Elle a réuni quelques deux cent vingt oeuvres venues du monde entier, en proposant une vision renouvelée du fauvisme.









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