Théâtre de Bourbon - Ondine, de Giraudoux

Ondine, fille des eaux, confiante dans la puissance de l'amour qu'elle éprouve pour le chevalier Hans, accepte le pacte de son oncle, le roi des Ondins: partir et vivre son amour humain. Mais si Hans la trahit, il mourra, et Ondine retournera au lac, perdant jusqu'au souvenir de son existence terrestre.

Poétique, subversive et étincelante, Ondine met en scène la fragilité des amours humaines. C’est un mythe assez ancien, dont on retrouve certaines traces bien au-delà de l’Europe et bien avant la pièce de Giraudoux, mais ce dernier s’est beaucoup inspiré du conte de Friedrich de la Motte Fouqué, un écrivain romantique allemand, descendant de huguenots français et dont Frédéric II de Prusse était le parrain.

L’adaptation que nous proposent Marilena Netzker et Magali Basso est intégralement fidèle au texte de Giraudoux, dont pas une virgule n’a été changée. Pour autant, elle puise aussi largement dans l’imaginaire de ces versions précédentes du mythe, et se concentre sur la question essentielle que pose aujourd'hui comme jadis le conte originel: comment aimer sincèrement dans un monde hypocrite ?



J’admire la candeur d’Ondine qui se laisse emporter par ce qu’elle ressent, simplement. J’ai un intérêt immense pour Bertha délaissée, offusquée, blessée; une affection sans borne pour ce couple de pécheurs, représentants officiels, dans mon cœur, de toute cette nature réunie. Je questionne l’errance réelle et sentimentale de Hans.

J’ai une foi illimitée dans la complicité à venir d’un chambellan des temps modernes et d’un illusionniste sans le sou et tout “azimuté” et dual qui se prend pour un roi. Je convoque une Reine puissante, ça suffira, Yseult, pour répondre au monde de la transgression de l’autorité masculine, de la loyauté à elle-même, et de la sororité naissante entre ces deux femmes, ces deux faces d’une même nature...